~Dernière Lettre~Journal Littéraire
A la fac, avec le professeur de littérature, nous
avions à faire un journal littéraire. Il nous a demandé de visiter certains
lieux dans Paris et d'écrire dessus ce que l'on voulait.
J'ai écris une correspondance (vive le genre épistolaire) entre un homme qui
est venu visiter Paris pendant que l'autre personne, une jeune fille, visite un
autre pays dont je tairais le nom.
Voici la lettre du jeune homme après qu'il est visité Palais Royal.
Afin de retrouver cette solitude que j'aime tant,
je me suis enfuie de ma chambre d'hôtel pour me promener dans les rues de
Paris. Mes pas m'ont mené droit au Palais Royal. Je t'avoue que je n'ai pas réfléchi.
Je pensais à toi, au désir ardent que j'ai de te revoir et je me suis retrouvé
face aux colonnes de Buren. Le soir tombait tout juste mais le ciel était
encore clair, la fraîcheur du crépuscule commençait à poindre et je n'avais
qu'une veste sur moi. Me prenant dans les bras, je vagabondais entre les
colonnes, jouant à cache-cache avec les esprits. L'architecture est époustouflante
! Durant tout mon séjour à Paris, j'ai eu l'impression que d'être entouré
d'anges car partout où j'ai été il y en avait des statuts ou des
représentations. Et dans chacune de ces figures, je voyais ton regard. Me
surveillais-tu d'A******** ? Désolé, la fièvre doit me faire perdre la
raison. Cela fait près d'un mois que je suis en France, je pensais t'y
retrouver et j'apprends par ta sœur que tu es dans mon pays. Le sort s'acharne
t-il contre nous ? J'avais le cœur si serré ! Je suis dans ton pays, tu es dans
le mien, ironie du sort non ? Passé les arcades en direction des jardins, je
suis arrivé à côté des deux fontaines, le crépuscule était avancé et à ce
moment-là, un air de saxophone s'est élevé et là, j'ai senti la solitude à
l'état pur et contrairement à ce que j'avais pu concevoir, c'est comme
recevoir des coups de poignards par millions dans le cœur.
L'odeur des jacinthes était prenant me rappelant l'odeur de ta nuque et
ce vers de Rimbaud dans Mystique "Sur la pente du talus, les
anges tournent leur robe de laine dans les herbages d'acier et d'émeraude"
Pénétrer dans ce jardin a été extrêmement douloureux car tout, absolument tout,
me faisait penser à toi. C'était à la fois d'une extase et d'une férocité
incroyable. Les mots ne sont pas assez puissants pour exprimer ce que j'ai
ressenti. Le froid a transi mon corps, je le sentais tout entier se couvrir de
chair de poule et les larmes couler le long de mes joues. Mon cœur ne pouvait
être plus serré, il était à la limite de la mort. J'avais envie que tu me
prennes dans tes bras que tu me serres jusqu'à l'étouffement. Je serais mort
heureux. La fontaine que j'ai vue était royalement imposante, il ne
me manquait plus que ma nymphe adorée. Des oiseaux roucoulaient amoureusement
dans les arbres, et je me suis surpris à les envier. Cela va peut être te
paraître absurde d'envier des tourterelles mais je me disais simplement
qu'elles avaient de la chance d'être ensembles. Les gens, aussi peu étaient-ils
devaient me prendre pour un fou : je devais avoir sur le visage les marques de
mes pleures et l'extase de penser à toi.
Je m'aperçois que cette lettre raconte plus le désir de te revoir et d'être
avec toi que Palais Royal mais, en réalité, les deux choses sont très liées. Et
cet homme jouant du saxophone, rien n'aurait été pareil sans lui : c'était un
air si romantique et si sensuel à la fois, comment ne pas penser à toi. Du coup,
je lui ai donné de l'argent.
Avec tout mon amour,
B.